Dr Cyril Gaillard
Chirurgien-dentiste / Conférencier / Fondateur du GAD cabinet et du GAD Center
PARTIE 2
A travers la première partie de notre article, nous avons identifié 5 règles pour devenir financièrement indépendant. Découvrons maintenant sur quels marchés investir, comment, etc.
Sur quels marchés investir ?
Il ne sera peut-être pas inutile de rappeler une évidence : la préoccupation prioritaire d’un épargnant est d’abord de savoir où est investi son argent ; les opportunités fiscales sont certes importantes, mais elles ne doivent jamais occulter l’essentiel : la performance financière du placement, surtout sur les durées longues qui sont celles de l’épargne retraite.
Investir rationnellement son épargne suppose d’abord de s’interroger sur les « marchés primaires » disponibles.
Ils sont au nombre de quatre : l’immobilier, les actions, les obligations et les produits monétaires.
Il existe bien d’autres marchés d’actifs (l’art, les métaux précieux, les matières premières…), mais seuls ces quatre là répondent aux exigences de sécurité et de liquidité d’une épargne retraite.
L’immobilier a cet avantage de bénéficier de l’effet de levier, c’est à dire de l’emprunt bancaire et d’un locataire. Si vous souhaitez investir, placer de l’argent via un emprunt bancaire, le seul moyen est de faire de l’immobilier. Si vous demandez à votre banquier de vous prêter 100.000 euros pour les placer en bourse, peu probable qu’il vous les prête. Vous pouvez emprunter de l’argent uniquement pour de l’immobilier ou bien des SCPI.
L’autre avantage d’un placement immobilier est qu’un locataire va participer au remboursement de votre emprunt et donc vous enrichir. Lorsque vous faites de l’immobilier locatif, vous bénéficiez de l’effet de levier du crédit et du locataire. Le crédit est le facteur clé de l’enrichissement et l’immobilier n’est qu’un prétexte pour faire du crédit.
L’acquisition d’actions cotées en Bourse des grandes entreprises françaises et étrangères permet d’acheter directement la « valeur » produite par les actifs ; c’est le circuit le plus court pour profiter de la croissance économique.
Certes, les marchés d’actions fluctuent selon les périodes, les secteurs économiques ou géographiques, et les crises financières et sanitaires encore récentes illustrent cruellement cette réalité ; mais ces variations sont moins pénalisantes pour celui qui a du temps devant lui et qui investit de manière régulière et diversifiée : un marché en baisse crée l’opportunité d’acquérir plus d’actions pour la même quantité d’épargne.
Il est néanmoins impératif de diversifier ses investissements par secteurs économiques et géographiques quitte à privilégier temporairement tel ou tel marché en fonction de données macro-économiques.
Une bonne stratégie d’investissement doit intégrer trois paramètres, validés par des dizaines d’années d’observation :
1/ historiquement, à l’exception de la dernière décennie, le marché des actions est le plus performant sur des durées longues, devant les obligations et les produits monétaires ;
2/ plus la performance d’un marché est élevée, plus son niveau de risque l’est également ;
3/ plus l’objectif de performance recherchée est important, plus il faudra accepter un niveau de risques élevé, et plus la durée d’investissement devra être longue pour atténuer ce risque.
A ces observations du comportement intrinsèque des marchés financiers, s’ajoutent deux données spécifiques à l’épargne retraite :
– – > la durée d’investissement est précisément connue : c’est le nombre d’années qui séparent le professionnel libéral de l’âge de 65 ans, requis pour liquider son régime de répartition (les départs anticipés sont possibles, mais pénalisants) ;
– – > les investissements sont récurrents (versements mensuels ou trimestriels généralement), ce qui permet de profiter des périodes de baisse des marchés en achetant plus d’actifs avec le même versement, mais également de « lisser » le prix d’achat de ses titres.
Tout professionnel libéral peut aujourd’hui choisir un produit d’épargne retraite en fonction des marchés où seront investies ses économies : les actions lorsqu’il a du temps devant lui et une certaine appétence pour le risque, puis progressivement, les obligations et les produits monétaires.
Des cocktails avec des dosages variables d’actions, d’obligations… sont couramment proposés sous couvert de « gestions profilées » (dynamiques, équilibrées, prudentes, sécurisées…), voire de « gestions conseillées ».
Mais le marketing ne remplace pas le bon sens : il faut veiller à changer le dosage du cocktail à mesure que la retraite s’approche.
L’idéal, pour celui qui n’a ni le temps ni le goût d’opérer lui-même ces changements (ni l’envie d’en supporter les frais), est la gestion dite « à horizon », qui consiste à réunir dans un même fonds d’investissement des libéraux qui prendront leur retraite à peu près en même temps. Le gérant du fonds fera alors varier progressivement ses actifs en fonction de cette échéance.
L’essentiel à retenir
SI je devais vous donner trois conseils : investissez le plus tôt possible, diversifier vos placements et surtout pensez long terme.
Bien évidemment, d’autres types d’investissements existent pour diversifier vos placements comme le crow funding, le crow lending, l’investissement dans les starts-up ou les entreprises innovantes, etc. Je vous laisse sélectionner ceux qui vous parlent le plus et vous correspondent le mieux.